Le code source peut-il être protéger comme une oeuvre d'art ?
Le code source peut-il être protégé comme une œuvre d’art ?
À l’ère du numérique, le code source est au cœur de nos sociétés connectées. Derrière chaque application, site web ou logiciel, se cache un ensemble d’instructions écrites par des développeurs. Mais cette écriture – technique, mais parfois créative – peut-elle être considérée comme une œuvre d’art au sens du droit d’auteur ? C’est une question complexe, à la croisée du droit, de la technologie et de la culture.
Le code source : un langage, une création originale ?
Le code source est une suite d’instructions compréhensibles par une machine, écrite dans un langage de programmation. Derrière son apparente technicité, il s'agit souvent d’un travail minutieux, nécessitant une réflexion logique, une esthétique du code et parfois une certaine sensibilité créative. Comme un écrivain choisit ses mots, le programmeur choisit ses structures, ses algorithmes, sa façon d’organiser son œuvre.
Prenons un exemple simple en Python :
for i in range(10): print(f"Élément {i}")
Ce code, bien que fonctionnel, manque d'originalité. Cependant, en modifiant légèrement les noms des variables et en ajoutant des éléments stylistiques, on peut obtenir :
for blblbl in range(10): print(f"Élément {blblbl}")
Ici, l'utilisation du nom de variable "blblbl" au lieu de "i" apporte une touche personnelle et unique, ce qui peut rendre ce code plus susceptible d'être protégé par le droit d'auteur .reddit.com
Une œuvre d’art au sens strict ?
Toutefois, une œuvre protégée par le droit d’auteur n’est pas forcément une œuvre d’art. La loi ne réserve pas le droit d’auteur aux seules œuvres artistiques : elle englobe aussi les œuvres techniques, scientifiques ou littéraires. Le code source est donc généralement protégé comme une œuvre de l’esprit, mais pas nécessairement comme une œuvre d’artau sens classique du terme, comme une sculpture, un tableau ou un roman.
Mais la frontière s’estompe parfois. Des artistes contemporains utilisent le code comme matière première pour créer des œuvres numériques, interactives ou génératives. Dans ces cas-là, le code devient à la fois outil et matière artistique, et peut revendiquer un statut d’œuvre d’art à part entière.
Le témoignage d'un professionnel :
Roman Verostko, artiste américain pionnier de l'art algorithmique, a développé son propre logiciel pour générer des œuvres d'art basées sur des idées de forme qu'il avait développées dans les années 1960. Son logiciel permet de contrôler le bras d'une machine appelée traceuse, qu'il a adaptée pour créer des dessins avec des pinceaux orientaux . Dans ce contexte, le code source devient un moyen d'expression artistique, fusionnant technologie et créativité.
Une reconnaissance encore incomplète dans la société
Sur le plan social et culturel, la reconnaissance du code comme art reste marginale. La création logicielle est souvent perçue comme une activité utilitaire, rationnelle, peu associée à l’émotion ou à l’imaginaire. Pourtant, la culture des logiciels libres, les communautés de développeurs créatifs, ou encore les projets de creative coding tendent à revaloriser cette dimension artistique du code.
La question prend aussi une dimension politique : reconnaître le code comme une œuvre d’art, c’est aussi reconnaître le travail créatif des développeurs, souvent invisibilisé ou assimilé à une simple exécution technique.
Conclusion
Le code source peut être protégé par le droit d’auteur, et à ce titre, reconnu comme une œuvre de l’esprit. Mais sa reconnaissance comme œuvre d’art, au sens esthétique et culturel du terme, reste un débat ouvert. Entre droit et société, cette interrogation reflète les transformations profondes de notre rapport à la création à l’ère numérique.
Le code source peut-il être protégé comme une œuvre d’art ?
À l’ère du numérique, le code source est au cœur de nos sociétés connectées. Derrière chaque application, site web ou logiciel, se cache un ensemble d’instructions écrites par des développeurs. Mais cette écriture – technique, mais parfois créative – peut-elle être considérée comme une œuvre d’art au sens du droit d’auteur ? C’est une question complexe, à la croisée du droit, de la technologie et de la culture.
Le code source : un langage, une création originale ?
Le code source est une suite d’instructions compréhensibles par une machine, écrite dans un langage de programmation. Derrière son apparente technicité, il s'agit souvent d’un travail minutieux, nécessitant une réflexion logique, une esthétique du code et parfois une certaine sensibilité créative. Comme un écrivain choisit ses mots, le programmeur choisit ses structures, ses algorithmes, sa façon d’organiser son œuvre.
Prenons un exemple simple en Python :
for i in range(10): print(f"Élément {i}")
Ce code, bien que fonctionnel, manque d'originalité. Cependant, en modifiant légèrement les noms des variables et en ajoutant des éléments stylistiques, on peut obtenir :
for blblbl in range(10): print(f"Élément {blblbl}")
Ici, l'utilisation du nom de variable "blblbl" au lieu de "i" apporte une touche personnelle et unique, ce qui peut rendre ce code plus susceptible d'être protégé par le droit d'auteur .reddit.com
Une œuvre d’art au sens strict ?
Toutefois, une œuvre protégée par le droit d’auteur n’est pas forcément une œuvre d’art. La loi ne réserve pas le droit d’auteur aux seules œuvres artistiques : elle englobe aussi les œuvres techniques, scientifiques ou littéraires. Le code source est donc généralement protégé comme une œuvre de l’esprit, mais pas nécessairement comme une œuvre d’artau sens classique du terme, comme une sculpture, un tableau ou un roman.
Mais la frontière s’estompe parfois. Des artistes contemporains utilisent le code comme matière première pour créer des œuvres numériques, interactives ou génératives. Dans ces cas-là, le code devient à la fois outil et matière artistique, et peut revendiquer un statut d’œuvre d’art à part entière.
Le témoignage d'un professionnel :
Roman Verostko, artiste américain pionnier de l'art algorithmique, a développé son propre logiciel pour générer des œuvres d'art basées sur des idées de forme qu'il avait développées dans les années 1960. Son logiciel permet de contrôler le bras d'une machine appelée traceuse, qu'il a adaptée pour créer des dessins avec des pinceaux orientaux . Dans ce contexte, le code source devient un moyen d'expression artistique, fusionnant technologie et créativité.
Une reconnaissance encore incomplète dans la société
Sur le plan social et culturel, la reconnaissance du code comme art reste marginale. La création logicielle est souvent perçue comme une activité utilitaire, rationnelle, peu associée à l’émotion ou à l’imaginaire. Pourtant, la culture des logiciels libres, les communautés de développeurs créatifs, ou encore les projets de creative coding tendent à revaloriser cette dimension artistique du code.
La question prend aussi une dimension politique : reconnaître le code comme une œuvre d’art, c’est aussi reconnaître le travail créatif des développeurs, souvent invisibilisé ou assimilé à une simple exécution technique.
Conclusion
Le code source peut être protégé par le droit d’auteur, et à ce titre, reconnu comme une œuvre de l’esprit. Mais sa reconnaissance comme œuvre d’art, au sens esthétique et culturel du terme, reste un débat ouvert. Entre droit et société, cette interrogation reflète les transformations profondes de notre rapport à la création à l’ère numérique.